Définition de l’incurie
L’incurie prend diverses formes. Elle est néanmoins caractérisée par une occupation inadéquate du logement avec une accumulation de déchets ou d’objets, et parfois la présence en très grand nombre d’animaux.
Cette accumulation peut entraîner odeurs et présences de nuisibles, et engendrer des risques infectieux et d’incendie. Elle est souvent accompagnée par un manque d’hygiène personnelle.
D’après Nicolas MERYGLOD, en 2007, dans L’incurie dans l’habitat :
« L’incurie désigne essentiellement le fait pour une personne donnée d’apporter trop peu de soins à ce qui la concerne. Elle est à rapprocher d’un certain abandon de soi, du soin porté à soi.
Elle peut concerner l’état de la personne elle-même (son apparence, sa propreté et son hygiène, d’éventuels soins médicaux nécessaires au maintien de sa santé), mais aussi son environnement, et en particulier son habitat. Elle peut constituer un signe non spécifi que dans plusieurs tableaux pathologiques tels que la démence, le syndrome dépressif, la schizophrénie … »
Les signes alarmants de l’incurie
La situation des personnes en situation d’incurie dans leur logement doit être prise en compte dans sa
globalité et mobiliser différentes approches : les champs de l’habitat, du social, des droits de la personne
et la santé.
Les conséquences visibles sont celles qui concernent le quotidien du syndrome de Diogène : accumulation d’objets tels que des déchets, sacs poubelles, boites en carton, emballages, bouteilles vides, vêtements usagés qui ne seront plus jamais portés, des magazines empilés. Et aussi de mauvaises conditions d’hygiène dans la salle de bain, les toilettes, dans les chambres également.
Distinction entre incurie et syndrome de Diogène
L’incurie est l’expression ordinaire d’une pathologie qu’il convient de distinguer du syndrome de Diogène.
Le Dr Jean-Claude Monfort parle de Diogène primaire (absence de pathologie sous-jacente) et de Diogène secondaire (présence d’une pathologie).
Le syndrome de Diogène peut, dans certains cas, se traduire par de l’incurie mais les personnes
en situation d’incurie ne sont pas toutes atteintes de ce syndrome de Diogène.
On retrouve trois critères qui permettent d’évaluer la situation de la personne concernée par le syndrome de Diogène :
– le rapport au corps : corps très propre ou très sale,
– le rapport à l’habitat et à l’environnement : domicile vide ou entassé,
– le rapport aux autres : beaucoup de relations avec les autres ou aucune.
Les personnes atteintes du syndrome de Diogène se situent aux extrêmes de ces échelles. Celles qui attirent le regard et nécessitent une intervention extérieure sont celles se situant dans les extrêmes de négligence de leur corps, de leur domicile et de leurs relations sociales.
Par ailleurs, le signe le plus évident, d’après le Dr Jean-Claude Monfort, est qu’elles ne demandent rien alors qu’elles auraient besoin de tout.
On notera que le Dr Jean Furtos a observé qu’un « porteur de panier » les aide parfois à maintenir ce mode de vie, faisant le lien avec le monde extérieur, en leur apportant le nécessaire à leur survie.